Osama is dead, long live Obama.
--> It's frightening me.
Osama Bin Laden est mort. Encore. Et ça m'effraye.
Je l'ai appris en me connectant (comme chaque matin) sur un de mes sites habituels, et je suis tombé sur
cette page. Je sais, ce n'est pas une source aussi fiable que Le Monde, Die Welle, The New York Times... Peu m'importe, peu me sied, peu me chaud.
Comment peut-on glorifier à ce point la mort d'un homme ? D'accord, un homme horrible, qui lui-même a amené je ne sais combien de morts dans je ne sais combien de pays. Mais comment peut on glorifier le meurtre, le massacre, le crime et la rapine ? Au nom de quoi justifie-t-on cette horreur indicible qu'est la destruction d'un autre être humain, d'un autre être vivant ? Un ami me racontait Spinoza, qui expliquait, qui prouvait, qu'on ne peut tuer un autre homme car c'est comme de briser un miroir et ainsi détruire une partie de soi même. Car nous sommes tous humains, tous frères, même si ce frère est un monstre immonde et contre-nature qui ne mérite pas d'être qualifié d'humain (je te regarde, Adolf). On m'a toujours appris à respecter la vie, aussi humble soit-elle. Et bien que je ne pipe pas mot, quelque part, je trouve révoltant qu'on ait tué cet homme. Oh, il pouvait le mériter cent fois, mille fois, un million de fois, ça ne changera pas mon opinion.
Je discutais éducation des enfants avec un autre ami, qui disait que la loi sur la fessée était absurde, que de toute façon lorsqu'on en arrive à la violence avec un enfant, c'est qu'il y a quelque chose qui cloche quelque part dans la relation. L'homocentrisme ne dit-il pas que nous sommes l'espèce la plus évoluée (faux, contre-faux, archifaux, faux positif), ou du moins la plus civilisée ? Comme une civilisation peut elle faire ce qu'elle fait en ce moment ?
En regardant
cette gallerie, et en lisant
cet article, je me demande jusqu'où on en est
arrivés.
Cet article annonce que le corps à été récupéré, tandis que l'article francophone dit que non. Obama annonce que c'est l'aboutissement le plus significatif dans la lutte contre Al-Quaeda. J'en doute. Le serpent à qui l'on coupe la tête remue toujours. Certes, plus pour longtemps, mais je doute qu'un organisme comme Al-Quaeda ne survivent à la chute d'un de ses chefs. Sûrement un numéro 2 ou 3 prendra le relais.
Obama continue en disant que "Justice a été rendue". C'est la première fois que je frissonne d'horreur devant le mot justice. Ce n'est pas Justice qui a été faite, c'est vengeance. L'homme qui avait réussi à mettre à genou la superpuissance américaine et ainsi briser l'illusion d'invulnérabilité dont elle se drapait a été tué durant un feu croisé dans lequel aucun soldat américain n'a été blessé, comme s'ils étaient invulnérables. Et étrangement dix ans après la frappe symbolique.
J'ai peur que ce ne soit qu'une horrible mise en scène.
Mais j'ai surtout peur qu'une société comme celle de l'amérique moderne, censée représenter la plus grande puissance au monde, qui glorifie le port d'armes et le massacre de ceux qu'elle étiquette comme ses ennemi ne perdent un jour la tête. Aujourd'hui, ce sont les terroristes les ennemis. Mais qui nous dit que demain ce ne sera pas nous, ou même leurs propres frères ? Car le chasseur n'est rien sans sa proie, et une fois celle ci abattue, il faut bien en trouver une autre ou se perdre soi-même. On en revient à la question la plus simple du monde, finalement :
Ou est la limite ? A partir de quand telle ou telle personne est un ennemi ? Pour illustrer mon propos, je ferais le parallèle avec la série "death note" ou le héros décide de punir d'abord les crimes les plus graves, et une fois ceci fait, de punir les crime juste un peu moins grave. Et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de crime du tout. Mais ce genre de raisonnement ne mène au final qu'à couper la tête des voleurs, plutôt que leurs mains (comme c'était l'habitude au moyen-âge, merci Robin des Bois avec Kevin Costner).
Alors, sont-ce les nuits sans sommeils qui caractérisent ces derniers mois qui me travaillent ? Ma paranoïa fait-elle une flamblée comme la théorie du complot fait un fl*mby ?
Je me souviens de ce schizophrène (diagnostiqué comme tel) qui me racontait qu'il s'était réveillé un matin et que le monde n'était plus le même que la veille au soir, qu'il était sombre, terrible, effrayant et sans pitié, que c'était comme une vitre qui s'était brisée, et qu'il ne supportait plus de vivre dans un endroit aussi dangereux.
J'ai peur d'être comme lui, de m'être éveillé à un nouveau niveau de conscience dans lequel le monde est un endroit froid et méconnu, impitoyable et loin d'être accueillant, un niveau de conscience qui jette un regard plein d'incompréhension sur le monde qui a cessé d'être ce qu'il aurait pu, ou du, être.