C'est celui qui en parle le plus qui en fait le moins [V]
--> Mineurs, ne cliquez pas sur le lien. Autre corps de métiers, pourquoi pas.
Quand une femme sort la carte bleue de son mari, je sors ma bite. Déformation professionnelle.
Faut dire que plus je mange de lentilles, plus mon assiette ressemble à un festival de la saucisse. Je me suis même fait un petit film, histoire de me rassurer sur ma condition de phallus ambulant. Un film plein de testostérone qui donnait envie d'apprendre à boxer, un film viril et puissant qui montrait l'apex de ce que c'est que d'en être un (faut dire, Hugh Jackman c'est pas une lopette) vrai, un dur, un tatoué. Je trouve que ce n'est pas facile de jongler avec dans une main les pulsions du bas ventre et dans l'autre les convenances d'une société dans laquelle travaillent une majorité de femmes. Non pas que je me masturbe au bureau mais on finit par se poser la question lorsque, à la fin d'une dure journée de labeur, on rentre à la maison avec je ne sais combien d'informations diverses et variées, de témoignages et d'anecdotes sur les règles douloureuses, les différentes formes de pilules et leurs effets, les médicaments qui font mouche et encore une tripotée de fourmillements sur les secrets beauté de ces dames. Encore que. C'est Robert Paulson qui m'a le premier parlé du masque à l'argile sur le visage pour capturer les toxines et rajeunir visiblement la peau. Alors, à l'heure ou j'écris ces lignes, je réfléchis encore un peu sur ce sujet qui reviens me trottiner dans la tête, tripoter mes neurones. A l'heure de l'équité et de la parité flamboyante que l'on dresse comme un drapeau et non pas comme une verge que l'on tient en main avant de brûler son soutien-gorge germinal-mode, à l'heure ou l'on nous dit que l'homme de demain sera über-sexuel ou metro-sexuel, je me demande ce que ça signifie vraiment que d'être un homme. Une série à commencé à y répondre, à raison d'un épisode par semaine. Man Up. Devenez l'homme que vous n'êtes pas. Nos grands-parents ont fait la guerre. Nos pères ont fait la guerre. Nous jouons à la guerre devant nos consoles de salon. Et lorsque devant vous apparait le nouvel étalon de votre ex-femme, ce grand gaillard black, musclé, charmeur, intelligent, cultivé, doux, serein, compréhensif, viril et un rien cocasse... Que faire ? La publicité nous baigne d'images, d'ailleurs ce salaud est modèle pour une marque de sous-vêtements masculins, et on sait tous que les femmes font comme les hommes lorsqu'il s'agit de lingerie du sexe opposé. Parité exige. Alors, lorsqu'une femme me dit qu'elle s'est fait poser des implants mammaires pour être "plus féminine" malgré sa coupe "garçonne" et son survêtement de sport, je me demande ce qu'il faudrait faire pour être "plus masculin". Ou se trouve donc le filin entre l'abîme du machisme et l'abysse de l'indéterminisme ?
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Si je ne reviens pas à la ligne c'est parce que j'ai la sensation que ça me permet de garder le fil. Toucher à la touche entrée coupe mon récit.
Summertime, disait Janis Joplin.
Or je n'aime pas faire plus d'un jet. Je n'aime pas retoucher ce qui est écrit et je rechigne donc à me relire pour faire la césure là ou il le faut. C'est comme le sexe, une fois sorti il faut soit effacer soit passer à la page suivante. On ne mets pas les doigts dans son premier jet, on ne passe pas de second jet.
J'espère que lorsque mon patron tombera sur ces histoires abracadabrantes il aura la lucidité d'esprit de se dire que je ne suis pas sérieux tout le temps. Que je sais faire la part des choses entre le professionnalisme et la vie privée. Que je n'ai jamais rien fait avec sa femme. Ni son mari.
Parce que ce qu'il y a d'effrayant dans la folie, passagère ou clandestine, c'est qu'on peut se retrouver à dire avec le plus grand sérieux du monde des choses choquantes. Et quand je parle de folie je pense à ces jeux télévisés ou l'on paye quelqu'un pour signaler au public à quel moment il faut rire ou pleurer. Cette horrible chose qu'est l'internet qui déshumanise les relations entre frères de race n'a besoin que d'un outil. La communication non verbale. Il y a moult indices dans la façon dont une personne parle qui donnent un contexte à son message. La façon de froncer les sourcils, de hausser les épaules, de tordre un sourire en coin, de lever les mains paumes apparentes, de pencher le buste sur le côté nous indiquent souvent que la personne se moque de nous. Prenez cela, enlevez le, et vous avez devant vous une feuille de chou qui vous déclare que si les juifs ont été persécutés par les nazis, c'est parce qu'il faut comprendre que les noirs en avaient déjà suffisamment sur le dos avec leur couleur de peau.
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"- Caméra on, test micro, un deux un deux un deux. Salut les gens, ici Mike. Vous voyez ici la petite chambre coquette de ma copine, qui travaille comme une tarée pour nous offrir des vacances à Bahia. Là, sur le lit, c'est elle. Comme elle se tue à la tâche tous les jours, il arrive souvent qu'elle soit trop fatiguée le soir pour... euh... vous savez quoi. Du coup je lui ai demandé la permission de coucher avec elle pendant son sommeil, et elle m'a répondu que je pouvais faire ce que je voulais. Alors voilà, pour éviter un procès je filme un peu tout, histoire que vous sachiez que ce que je fais est complètement légal et raisonnable, elle est même consentante. Bon, là elle dors donc elle peut pas trop vous le dire, mais je vous l'assure monsieur le juge, la suite le prouvera. et puis, si cette salope s'avise de me tromper, je balance ça sur le net et elle sera salie à jamais. Connasse.
Bon allez j'y vais. Comme je ne suis pas un sans-cœur, je vais lui offrir quelques petites préliminaires histoire que son corps réagisse un peu avant que j'entre. Faudrait pas lui faire mal. Je commence par doucement baisser son pantalon de pyjama et...
- Hein ? Oh mon dieu ! Mais comment tu est entré chez moi toi, et jusque dans ma chambre, sans prévenir ?
- Mais Peggy, c'est moi voyons, c'est moi enfin !
- Qu'est ce que tu fais là ?
- Ben tu sais, comme c'était un peu difficile entre nous, j'ai pensé que je pourrais te faire une surprise. Et puis, tu me connais, j'aime expérimenter de nouvelles choses. Alors j'ai même amené une webcam pour retransmettre ça sur internet.
- Mais tu es malade ! Eteins ça tout de suite ! Jamais je coucherais avec toi, t'es dégueulasse !
- Oh Peggy, tu me fais de la peine tu sais, beaucoup de peine. Tu as toujours le sourire quand on se voit, pourquoi tu fais cette tête là maintenant ? Et puis qu'est ce que je vais dire à ta mère ? Elle attends qu'on soit en pleine action pour nous... Surprendre. Regarde, j'ai même pensé à ramener ton chaton.
- Mais... Mais c'est un de ceux qu'on a piqué il y a trois mois !
- Ben oui, la mère s'est enfuie quand j'ai voulu la rendre l'autre fois.
- C'est pour ça qu'elle a disparu une semaine entière et qu'on l'a retrouvée traumatisée dans un coin de la maison ?
- Peut être. C'est soit ça soit le piano à chat et le fait que je lui ai enlevé les intestins.
- C'est à cause de ça les cicatrices ? Oh mon Dieu oh mon dieu je n'y crois pas c'est un cauchemar, je vais me réveiller, c'est un cauchemar un cauchemar un cauchemar je vais me réveiller me réveiller me réveiller... Mais attendez une seconde, vous êtes qui, vous, en fait ?"
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Kill the messenger.