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Intimités dévoilées

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Crimée
--> Les larmes de Dom Juan
Les femmes sont de terribles conducteurs.

Des conducteurs d'émotions terribles. Les femmes sont terrifiantes, adorables, dangereuses, puissantes, incontrôlables, souveraines, perverses, majestueuses, vicieuses, sournoises, royales, insatiables, changeantes, indécises, féériques, vexantes, susceptibles.

Les femmes me font peur. J'aime les femmes. Elles ne me le rendent pas. J'aurais voulu être féministe. Vraiment, j'aurais voulu. Mon éducation de charmant prince de Lachrymée m'en empêche. J'ai une faiblesse toute particulière pour les femmes fragiles, naïves, blessées, mutilées, amputées, handicapées.
J'étais hier à un concert. Lorsque la fille devant moi s'est dévêtue pour une raison qui me reste inconnue, je n'ai pu empêcher mes yeux de dériver sur la cicatrice qui lui courait sur l'épaule.
Mon Dieu les frissons qui m'ont parcouru à la vue de cette peau rose et lisse, de cette coupure qui tranche nette, de cette trace définissant un corps d'un côté et un bras de l'autre. Je l'aurais embrassé. Pas la fille, mais la cicatrice.

Dans l'égypte ancienne, on représentait les dieux dont on voulait amoindrir le pouvoir sans bras ou jambes. Parce que mutiler l'image de quelque chose, c'est ôter sa puissance à cette chose. Couper les jambes de quelqu'un c'est la rendre plus petite, lui enlever les bras c'est la priver de sa magie. La priver de la couleur, de sa vue, de la parole, de ses jambes, de son ouïe ; c'est diminuer son importance pour ne pas être impressionné par elle. N'est-ce pas là l'explication des canons de beautés actuels ? Une femme maigre à en devenir maladive, l'image d'une femme amoindrie et sans expérience pour se protéger de ces femmes fortes qui ont le savoir nécessaire pour nous gouverner tous ?
J'ai rencontré une fille. Elle était rousse, donc spéciale. Lesbienne, donc inatteignable. Au décours de la conversation, il a surgi qu'elle était lesbienne plus par obligation qu'autre chose, parce que son cycle menstruel était un désastre, que les douleurs étaient insupportables au point de vouloir en mûrir et une foule d'autre détails. La conclusion évidente étant qu'elle n'aurait jamais d'enfants et d'une manière ou d'une autre il en découlait que ça ne servait à rien d'avoir un homme. Je ne sais même plus quelle est la part de réflexion qu'elle m'a livrée et la part d'affabulation que j'ai voulu y greffer dans cette histoire. Toujours est-il qu'à la mention de sa détresse mon cœur n'a fait qu'un tour et mon sang a sauté un pontage coronarien.
Je pourrais t'aimer, oh femme qui n'aimait pas les hommes. Je pourrais, si seulement je ne voulais pas qu'on arrête de penser que les lesbiennes n'ont pas encore trouvé le bon mec. Et ce n'est rien de dire qu'en un sens je les comprends, puisque moi aussi je préfère les femmes. Quoique je n'aime pas qu'une femme me fasse de la concurrence.

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Femmes, ceci est une déclaration de guerre. Je ne veux plus vous craindre. Je veux vous aimer, et être aimé en retour. Femmes, j'ai chanté vos louanges et je ne cesse de m'émerveiller chaque jour de votre beauté. Femmes, horribles maitres qui me tenez en esclavage, je veux m'affranchir. Je ne veux plus être la poupée de chiffon d'une enfant gâtée, je veux être votre égal.
Ecrit par Mr Freeze, à 02:01 dans la rubrique "Corbeille".



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