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--> Déjà plus conséquent.
Je me demande si j'ai encore des lecteurs. Délectrices.
J'ai repris le théâtre. J'ai repris l'improvisation. J'ai repris la Danse. J'ai repris du poids, enfin.
J'ai arrêté de rêver aux princesses charmantes sur un fier destrier noir qui me prendraient dans leurs bras blancs, j'ai continué à m'offusquer lorsqu'elle me répond avec un soupir que je suis bête de lui dire qu'elle est belle.
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Tromper. combien de réalités puis-je caser dans ce mot ? La définition qui m'intéresse ici ce soir est celle de "être infidèle", même si je crois que les gens parlent plutôt de "trahir la confiance de quelqu'un". Et je ne sais si les deux sont liés.
Alors, qu'est ce que tromper ? Embrasser, c'est tromper ? Vaste sujet que l'on pourrait poser au bac de philo, mais qu'importe. Je vais m'entretenir, moi et mon public fantôme, de ma conception personnelle, un peu comme un joueur d'échec se défierai lui-même.
Dans son acceptation la plus générale, coucher c'est tromper. et par coucher, on entend pénétration du pénis dans le vagin. Qu'en est-il de l'anal ? de la fellation ?
Certain(e)s pensent qu'en plus de l'acte brut, les petits jeux que l'on appelle préliminaires font partie de l'acte (faites une recherche google, vous trouverez préliminaires amoureux avant préliminaires à la traduction ou à l'immigration). Les préliminaires "précèdent et préparent une chose plus importante".
On en arrive donc à la question épineuse de l'intentionnalité. Qui n'a pas l'intention de tromper ne trompe pas. Mais qu'en est il de celui qui à l'intention ? Car la vie psychique et la physique étant en cela bien séparée, celui qui imagine tromper mais ne le fait point n'est jamais plus récriminé que celui qui n'imaginais point mais le fait quand même.
Combien de fois j'ai entendu une femme dire "oui, mais tu comprends il ne voulait pas, ça lui est tombé dessus, c'est un accident de parcours..." (ou des hommes, car nous aussi sommes parfois victimes du bourreau féminin, n'en déplaise à certaines !).
Et il y en a qui font semblant de ne jamais avoir eu l'intention. Doit-on alors chercher cause et conséquence, afin d'inculper ceux qui ont intention et moyens ?
Mais ne dit-on pas aussi "un homme se définit par ce qu'il fait, non par ce qu'il dit." ?
Et déjà l'on s'aventure sur le terrain si précieux de la culpabilité. Qui dit culpabilité dit faute. Il y a des couples qui s'entendent ainsi que l'un peut aller voir d'autres gens quand lui prend l'envie et que l'autre fait de même, sur un pied d'égalité. Des couples "libres". Quelle horreur alors d'être dans un couple "normal" ou "prisonnier" si l'on n'est pas un couple "libre".
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Je tiens pour acquis que promener mon pénis personnel au contact de toute peau qui n'appartient pas présentement à ma partenaire représente une faute dans le "contrat" implicite que je passe avec elle lorsque s'officialise notre relation. (Ce qui me laisse quand même l'option de jouer avec un pénis qui n'est pas mien sur la greffe de peau d'une grande brûlée si tel est notre bon vouloir à tous les trois, ou plus ; ce qui n'est quand même pas si restrictif que ça...)
De plus, puisque mon sexe est en cause, l'inverse est aussi vrai : promener le sexe de quelqu'un qui n'est pas présentement mon ou ma partenaire actuelle sur une peau qui est à ce jour mienne représente un délit (donc si je vole la greffe de la sus-mentionnée demoiselle, et que je la fourre dans les jupes de ma meilleure amie, en théorie, c'est tromper. Me voilà bien ennuyé par mes propres règles.).
Maintenant vient la partie plus délicate du "vu qu'on joue à cache-sexe, il nous reste quoi en fait ?"
Les lèvres ne devraient être utilisées que pour faire la bise, ou de chastes bisoux sur front, joues, nez. Les oreilles, menton et lèvres étrangères sont comme des déclaration de concupiscence.
Peau sur peau n'est pas tromper, j'oserais dire. Cela me laisse la liberté de toucher le bras, le cou, les jambes, le ventre, le dos, le visage de n'importe qui sans être en tord. Mais quand je me promène sur la cuisse d'une amie, à combien de centimètres de ses grandes lèvres dois-je m'arrêter pour ne pas mettre en péril mon code ? C'est ici que les choses deviennent plus floues.
Voilà un panel de ce que je m'autorise de façon spontanée lorsque je me retrouve en couple. Mais s'il m'arrivait de le mettre par écrit et de le faire signer par ma comparse dès le premier jour, ne serait-elle pas prise de méfiance, pensant que je veux absolument la tromper et qu'elle me donne une raison semi-légale de le faire ? Et puis, en parlant d'elle, à quoi a-t-elle droit ?
Je ne supporte pas qu'on touche, embrasse, regarde ma comparse. surtout avec ce regard là, enfoiré ! J'ai cette territorialité, cette possessivité qui font que lorsqu'une femme se donne à moi, je ne retiens qu' "à moi". A moi, a moi, a moi ! Mon jouet, ma femme, ma mienne. Elle est à moi et pas à toi d'abord et puis na !
Alors oui, je dirais qu'elle à le droit de faire la bise aux hommes (étrangement entre filles ça ne pose pas de problèmes. A croire que le fantasme sapphique est inscrit dans le chromosome Y en totalité et partiellement dans le X), de leur dire bonjour, de leur parler, de se montrer habillée devant eux (mais suffisamment, ne soyons pas avant-gardistes), de repousser poliment (ou moins poliment) leurs nombreuses avances (car c'est ma mienne DONC la plus belle), de ne pas faire attention aux regards libidineux qui se posent sur elle ou d'être ennuyée par ces derniers...
Mais finalement, aussi ouvert d'esprit que j'essaye d'être, ma biologie ne souffre pas de rivalité, aussi minime soit-elle.
J'ai le droit de presque tromper parce que je suis le mâle Alpha de ma propre vie, que je domine ma meute et que c'est une preuve de virilité, d'intelligence et d'astuce qui conforte ma position de force. Mais je n'ai pas le droit d'être trompé parce que c'est une preuve de faiblesse et d'aveuglement qui montre que je ne défends pas mon territoire comme je le devrais.
De la à uriner sur ma compagne pour marquer ma possession, il n'y a qu'un pas.