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--> Au gré du vent
Je vous ai déjà raconté ma fascination pour les achats (apparemment) aléatoires des gens. Rien que la semaine dernière, j'ai moi-même acheté trois paquets de céréales toutes plus différentes les unes des autres que la précédente et un tube de dentifrice. Allez savoir ce que j'en ferais.

Toujours est-il que j'éprouve un grand plaisir à déambuler dans Paris pour écouter aux épaules indiscrètes des passants. Le même phénomène s'y produit. J'entends un brin de conversation, et je tente de refaire le monde.

"- Quoi, mais non, ne t'inquiète pas, je prends une baguette au retour. Quoi ? Mais ils avaient dit qu'ils apportaient une bouteille ?"

Celui là parle avec sa femme, du dîner de ce soir. Madame est un peu nerveuse car ce sont de très vieux amis qu'ils n'ont pas vu depuis longtemps et veux donc que pour l'occasion tout soit parfait. Histoire de dire que malgré les temps qui courent, eux, au moins, arrivent à garder un train de vie supérieur à leurs invités. Mais qu'en plus ils sont magnanimes.
Monsieur par contre a l'esprit ailleurs. Il ne veut pas entendre parler de détails insignifiants qui n'ont aucune incidence sur le remaniement de son entreprise et son poste menacé. Ce dont il a le plus envie, c'est de rentrer chez lui, enlever ses escarpins qui lui font mal, prendre un bon verre de scotch et s'évader dans un S.A.S. qu'il a acheté au R*lay dans le métro.

"- Non mais de toute façon les marchés asiatiques je te dis pas, enfin c'est comme..."

Celui là j'ai très vite arrêté d'écouter. Un trader qui n'arrête pas, vivant à cent à l'heure, ne se rendant même pas compte de la beauté étalée sous ses pieds. Le miroitement de l'eau sous le pont qu'il enjambe ne lui parvient pas, les cris des mouettes ne sont que des bruits parasites et la chaleur est une insulte que le climatiseur réduira à néant, une fois dans son appartement high-tech.

"- Et ça maman, est quoi ?
- Un siège.
- Chiège. Et ça ?
- Une barre.
- Ba''e. Et ça ?
- une vitre.
- 'it'e. Et ça ?
- Une jupe longue."

Qu'il est mignon l'enfant curieux qui pose sur le monde un regard plein de joie. Qu'il est attendrissant avec sa prononciation difficile. Et que la mère à l'air fatiguée d'entendre les mêmes questions à longueur de journée et d'y répondre à chaque fois, sans se départir de son calme. J'ai vu des mères - bien que je doute qu'on puisse les appeler comme ça - insulter leur enfant et lui ordonner de se taire en menaçant du plat de la main.
A la première, je lui aurais bien proposé mon aide. Répondre aux questions de son enfant à sa place, lui donner un moment de répit. Je doute qu'elle fasse confiance à un inconnu hirsute dans le métro pour s'occuper de l'enfant auquel elle tient tant. Elle rayonne d'amour pour lui, c'est un fait. Et c'est pour ça que malgré l'ennui et la fatigue, elle continue à répondre.
A la seconde, je ne sais quoi dire. Peut être sa situation est insoutenable, que la vie ne l'a pas épargné et que malgré tout son amour, elle ne peut s'empêcher de ressentir aussi de la colère.

"- Ouais, il est trop mignon, tu vois, et puis samedi, à la soirée, tu sais, il a pas arrêté de me mater, tu te rends compte ? Enfin je dis ça..."

Mignonne, allons voir si la rose...

"- Ouais, je sais, c'était trop de la balle mec. Et quand il est sorti de derrière la barricade, il s'est pris une décharge de malade ! Enfin bon, à trois contre un tu m'étonnes qu'il ait perdu. Bon, c'était un peu freestyle mais fallait bien vider les chargeurs quoi."

Dernière partie de Paint-ball. L'excitation juste avant la bataille. Survivre le plus longtemps possible, gâcher le moins de billes possible. Regarder le champ de bataille, et déjà les stratégies s'élaborent. Deux à droite, un a gauche et un au milieu. Ceux à droite vont remonter en courant, tandis que celui de gauche va avancer lentement et celui du milieu tenir le terrain. S'ils n'appliquent pas la même stratégie, on les encercle et on les canarde. Attention, une fois touchés ils repartent à zéro, donc il faudra rester sur la droite, pas se rabattre au centre sous peine de tomber dans un feu croisé.

"- nan mais l'bâtard là, je t'ai dit, je l'aurais braqué merde. Ce connard comprend pas quand on lui cause, c'est vraiment une raclure."

Dettes non remboursées ? Insultes à propos de la famille ? Erreur dans le rendu de la monnaie à l'épicerie ? Problèmes territoriaux ? Je ne saurais pas dire ce qui t'a mis en colère, finalement.

---

"- mmmh."

Pardon mesdemoiselles, je ne crois pas que nous ayons été présentés, mais j'ai cru remarquer que vous gémissiez d'aise à mon passage. De peur que ce ne soit un gémissement de douleur, je voudrais m'offrir de vous accompagner jusqu'à la terrasse que vous voyez là, afin de vous y faire asseoir et vous y faire boire quelque chose de frais. Nous pourrions par la même occasion faire plus ample connaissance, si cela vous est agréable.
Ecrit par Mr Freeze, à 14:14 dans la rubrique "Corbeille".

Commentaires :

  passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
09-07-10
à 00:47

en vrai, les situations sont fausses ? Tu as inventé?

Quoiqu'il en soit, jolie chute. C'est toi qui l'a dit?

Répondre à ce commentaire

  Celsius42
Celsius42
09-07-10
à 12:36

Re:

La dedans tout est vrai, j'ai juste consigné ici ce que m'inspiraient les bribes de conversations entendues au gré du vent.

La chute, non, je n'ai rien dit. J'aurais tellement voulu. Seulement un ami est arrivé pile à ce moment, tout en éclats de rire : "allez, tu viens, on va être en retard !"
J'ai balbutié un "mais" comme un bêlement de mouton et il a pris ca pour une approbation.
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