Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Taught to play the Autoharp


Identification en cours...
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?


Intimités rangées

Intimité recherchée

Archive : tous les articles

Intimités dévoilées

Intimités fraiches
Numismate toi-même
--> (I just) Died in your arms
j'ai pris le pli. J'ai cette habitude de rester marqué des gens que j'ai frotté. Comme une éponge, j'absorbe leur substance et la fait mienne. "Dis moi qui sont tes amis je te dirais qui tu es" n'a jamais été plus vrai. Et comme un citron on peut me presser afin de me couler dans un moule. Dont je m'échapperais à la première occasion venue. Oh, ce n'est pas que je manque de personnalité, comme on pourrait le croire. Plutôt que j'essaye de mimer ce qui me plait chez l'autre.

Depuis que j'ai rencontré les yeux gris d'Armand et ses cheveux fous, je passe mon temps décoiffé et tout sourire. Je bats régulièrement Eva en concours de pets sonores dans les moments les plus sérieux. Rowan m'a laissé avec un regard des plus expressifs. Michelle m'a fait taire les petits travers de langage.
Et grand-mère m'a donné l'habitude de collectionner les petites choses.

Ca a commencé le jour ou elle m'a légué son porte monnaie. Il n'y avait aucune monnaie utilisable dedans. Uniquement un paquet de pièces dont certaines ne portent même plus de date tellement elles sont patinées. Et puis, ce furent les billets. Mexicains, allemands... J'ai un billet de dix marks allemands de 1963; et surtout, j'ai toujours un dollar américain de 1928. Et c'est drôle parce que maintenant que je m'en souviens, lorsque l'on est passés à l'euro, je n'ai pas chercher à garder mes pièces de francs. Et maintenant, combien j'aimerais avoir une pièce de dix francs français, un Delacroix (100 francs) ou un Saint-Ex (50 francs).
Il n'y a là pourtant aucune valeur. Je ne fais pas la collection pour montrer que j'ai la plus grosse. Je ne courtise pas les pièces rares pour les revendre à prix d'or. Je ne cherche pas les antiquaires ou les boutiques spécialisées pour toutes les attraper, comme les p°k*m°ns. Non, j'attends que l'argent me tombe dans les bras, comme une princesse sur son prince charmant. Et puis je les regarde un bon moment, me ravit de leur beauté et leur antiquité, avant de les ranger dans un coin sûr de mon pent-house, pour n'y revenir que plusieurs ans après, quand j'ajoute une pièce à ma collection. Je ne m'intéresse même pas à leur histoire. Un peu comme des papillons qu'on épinglerai, ou plutôt qu'on empilerai les uns au dessus des autres. Et puis de temps à autre, on sortirai la boite pour en observer les couleurs, la forme, avant d'en poser un ou deux autres par dessus. Pour les oublier.

Par extension, j'ai commencé à collectionner les billets actuels, ou du moins les rentrées d'argent. Comme pour faire des provisions pour l'hiver. Je me rappelle mon enfance, ou je dépensais des fortunes (4 gommes à mâcher pour un franc) en bonbons ou en jouets qui se brisaient dans la semaine. L'argent me brûlait les mains, et je me retrouvais toujours à sec avant le milieu du mois. Et puis, un jour que j'étais au marché avec un de mes meilleurs amis, il s'est acheté un jouet avec des robots. Et je voulais le même, mais je n'avais pas d'argent. Je crois que c'est là que tout a basculé.
Oh, bien sûr, j'ai grogné, j'ai boudé, j'ai fâché. Il m'a malgré tout prêté son jouet (ma gratitude éternelle, Patrick), mais ce n'était pas amusant. Parce que ce n'était pas le mien. Mon précieux. (Je me demande maintenant si mon souci de territorialité et de propriété ne vient pas de là, aussi ?)
Si je voulais réellement m'amuser, il me fallait posséder. Et je ne pouvais posséder si je n'avais pas d'argent. Déjà tout petit, j'avais découvert la loi universelle qui revint me frapper récemment sur le canal de l'Ourcq. Pas d'argent, pas de jouets. J'ai donc commencé à économiser. Et puis, en vieillissant, les jouets ne m'intéressaient plus autant. Alors j'économisais et économisais, encore et encore. Jusqu'à ce que j'ai tant d'argent que je puisse me permettre n'importe quoi.

Et puis ça s'est transmis à d'autres choses que l'argent. J'ai commencé à collectionner les cartes postales ridicules, les tickets de cinéma de séances importantes (premiers rendez-vous, film particulièrement attendus, chefs-d'oeuvres du cinéma - "Frankenstein" et  "La Fiancée de Frankenstein" de 1931 et 1933 respectivement - ou films marquants...) les petites peluches porte-clefs - pourvu qu'elles soient mignonnes et douces au toucher - et les magnets de réfrigérateurs vintage (entre pin-ups 1920-30 et Banania).

J'ai peur de déménager.
Ecrit par Mr Freeze, à 23:56 dans la rubrique "Corbeille".



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom