Taught to play the Autoharp

Laissez moi vous raconter une anecdote amusante :

"Je revenais de la machine à café, un gobelet dans une main et le direct matin roulé en tuyau dans l'autre, quand un de mes collègues - qu'on appellera Robert Paulson, en hommage au célèbre cadavre du film - arrive vers moi tout sourire et tente de me claquer la bise.
Mon premier réflexe fut d'esquiver ses lèvres molles emplie de bave nonchalante, à croire qu'il se les était humectées en prévision pour coller sur ma peau fraichement rasée un espèce de gargouillis immonde et sonore. Et lui de s'étonner.

"- Euh, mais pourquoi tu m'esquives ?
- *Euh* parce que je ne fais pas la bise aux hommes.
- Mais tu fais partie du groupe "Rester des hommes ensembles : on peut se faire la bise quand même !" sur faceb**k.
- Ce qui, apparemment, donne le droit à n'importe quel employé un peu fouineur de m'embrasser dans les couloirs de l'entreprise ?
- Non mais... J'en fais parti aussi !
- Ce qui, je repose ma question...
- Non mais enfin, si on est d'accord tous les deux sur le fait qu'on peut se faire la bise...
- Je pense qu'un homme peut faire la bise à un autre sans souffrir. Est-ce que j'ai affiché un profond fantasme dans lequel un employé de mon entreprise tente de me coller un *smack* sans s'être inquiété de savoir si j'aime ça ? Non.
- Oh bon, ça va. Je te croyais ouvert d'esprit..."

Sur ces entrefaites, il s'est piteusement carapaté dans son officine et j'ai appris quelques jours plus tard qu'une rumeur circulait dans l'entreprise selon laquelle j'étais homophobe. Pour avoir refuser la bise à un homme."