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Not with a Fizzle...
--> But with a Bang!
Les grandes déclarations.

Les élans affectifs, le "je t'aime" posé d'une voix douce contre le corps rassurant de sa famille dans ses bras. Le "je t'aime" que l'on susurre face à face, les yeux dans les yeux, l'oreille sur l'oreiller et le soleil sur la joue. Les élans amicaux, où l'on déclame ce sentiment d'amitié profonde et que l'on pense à jamais incassable. Parler joue contre joue et sentir les paroles de l'autre résonner dans sa tête comme si c'était ses propres pensées. Les petites confidences comme ça qui n'ont l'air de rien, le "je crois que je suis en train de tomber amoureux, au secours" envoyé dans la plus noire des nuits. La spontanéité d'une œillade silencieuse suivie d'un "Dieux que vous êtes belle, mademoiselle." L'envie, toujours présente, d'avoir à ses côté une foule de personnes, amies, amantes, copines, plus car affinités. D'être entouré, bercé. Les grandes engueulades cathartiques avec des bras, du vent, des sentiments écrasés et des gémissements enchainés, de la colère, de la frustration, du son et des passants mécontents. La peur. Le désespoir, l'impuissance et la volonté, la résignation, l'abandon. Le renoncement. Lâcher prise. Arrêter de lutter. Laisser couler. Baisser les bras. Parce qu'il y a des choses qui valent la peine que l'on se batte pour elles, et d'autres non. Mais comment choisir - quand choisir c'est renoncer à tout le reste - ce qui vaut le coup et ce qui ne le vaut pas ? Comment distinguer la justice du feu rouge de la quête de sens, l'équilibre ? Cette dualité du moi et de l'autre, de l'acquis et de l'inné, de la discipline et de l'harmonie ? Ce qui est terrible c'est de regarder par cette petite fenêtre et de voir des vies défiler, des vies fictives mais tellement plus poignantes que celles, silencieuses et morose, du "je ne veux plus jamais te voir" lâché à la fin d'une conversation téléphonique. Ou ce "C'était pas le fait de ne pas fumer quand tu étais là mais toi qui me rendais nerveuse et irritable. Et puis tu puais de la bouche." quatre mois plus tard. Quand ce n'est pas juste un oubli, un oubli progressif ou définitif, une ignorance sourde, comme un cœur qui coule à pic. Pic, c'est bien le mot. Comme l'as mal fagoté d'une botte repêchée dans la mare. Comme les plus hauts sommets que j'aspire et les plus profonds abysses qui m'engloutissent. C'est le sexe. Ne pas pouvoir s'empêcher de lancer un regard au fond de ce décolleté fleuri, parce que Dieu n'aurait pu former courbes plus délicieuses, peau plus fine ou robe plus dévorante. Car bien que dans ses yeux se reflètent l'éternité, la curiosité et un soupçon d'inconnu, que dans ses cheveux virevolte le vent, dans mon bas ventre et sous mes digitales sourde une fournaise griffue et mordante, une envie irrépressible de la presser contre moi, de la tenir serrée jusque l'étouffer, de l'étreindre jusque me tuer. C'est Canardo qui disait que côtoyer la mort donnait envie de vivre. Vouloir. Vouloir ces figurines de jades entreposées derrière la vitrine, ces simulacres dont l'existence semble plus pleine, plus ronde, plus entière. Echapper aux séparations soudaines qui ne laissent aucune place à la communication et faire entrer ces grandes agitations de l'âme et du corps, définitives, tranchantes, exaspérantes, fracassantes. Garder les pièces du vase brisé comme souvenir d'une autre légende plutôt que de voir le soleil se lever encore une fois et de se dire que ce matin là aussi, il y a bien longtemps, le même soleil se levait sur un lit dans lequel une chaleur s'était éteinte. Et que pas un jour depuis n'est passé sans que le soleil, insensible, ne se lève. Dans sa figure de porcelaine, l'univers se couche au générique de fin, tandis qu'ici haut il continue inexorablement de tourner. L'impudence ! L'impudence qu'on certains - tous - de ne pas partager et imiter. De n'être pas issu du même esprit collectif, de ne pas supporter la même souffrance, le même fardeau, la même peine. L'envie de gesticuler comme un fou, de mouliner l'air et les sentiments, de crier, de hurler, de s'époumoner. Contacter l'autre, à travers le vide et les étendues glacées, lui faire entendre raison, le toucher. Toucher l'autre. Tant avec ses mains, ses doigts, ses membres - son membre - qu'avec ses mots, ses regards, ses pensées. Construire un pont entre deux êtres, entre plus. Fabriquer ce qui n'est pas. Partager une amitié profonde et solide, sévère, rigoureuse, tenace. En garder quelque chose. "Dans trois mois vous aurez oublié jusqu'à mon nom". La peur d'être abandonné.
Ecrit par Mr Freeze, à 21:26 dans la rubrique "Corbeille".



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