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Intimités dévoilées

Intimités fraiches
Trou à minorité ethnique
--> Boisson affriolante
C'est un peu comme un duel.

Je veux dire, la rapière (la plume) et la lance (le crayon) à la main, le papier étendu - là, devant moi - comme une vierge offerte au dragon, tressautant lorsque je passe doucement la main dessus pour affermir ma prise et m'assurer qu'il (elle) ne me glissera pas des doigts. Et voilà la première estafilade, un "J" majuscule, ma juscule, l'estoc de mon esgoc, de mon Ego, bavant son sang ses tripes et ses urines d'un bleu noble et hautain sur la chaste étendue du nombril sur la table.

"Je. Je commence cette lettre...
J'ai souffert, souvent. Je me suis trompé, quelques fois. Mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice né de mon orgueil et de mon ennui.
Merci Musset."

En fait, ce n'est même pas de moi qu'il est question. Enfin, pas directement. Parce que, plume ou crayon, ces traits dont je marbre la candeur végétale racontent l'histoire d'un autre. D'une autre.
C'est une sensation complexe et contradictoire que de sentir la page se cambrer durement sous les griffures rapides et précises, tandis que les arabesques déliées la voient trembler de toutes ses fibres. Et ma lance de rechigner dans ma main, ma plume de se révolter contre ces assauts que je lui impose. La minuscule vibration entre mes doigts qui s'efface avec l'entrain le zèle et la furie qui s'emparent de moi.
Et puis, en même temps, c'est si simple. De la voir défendre sa vertu contre ma volonté d'imposer ma marque. De porter au rouge le fer de mon élocution pour, à jamais, la faire mienne. Petit scribouillon fripon qui n'a jamais voulu entendre raison. Et de voir, parfois, un larme rouler sur le papier et diluer les idées. Mes idées.
C'est fou, quand j'y repense. A quoi ? Je. Je l'ai. Je l'ai déjà oublié.
C'est fou cette sensibilité à fleur de peau, littéralement : Une fleur sur la peau et déjà j'illumine Paris de tous ces courants qui me parcourent. Littéralement. A la lettre. La lettre "F". Comme une cleF que l'on utiliserai pour pénétrer ces labyrinthes de sensations qui nous baignent. "F" comme un "P" brisé. Ou un "R" cul-de-jatte, cul-par-dessus-tête, "Q" de jatte (qui que soit Jatte) Q par dessus tête comme un chapeau, un Qapeau, un crapaud.
C'est fou.
C'est fou c'est fou c'est fou.
C'est fou comme tout le monde s'en fout. Comme on a perdu. Perdu quoi, on s'en fout. La capacité, l'envie, l'idée de s'émerveiller. Il y avait ce noir comme un café, martiniquais comme les Iliens (Qui viennent des îles et non de l'Illiade, à mon grand désappointement), qui parlait et racontais et rigolais comme un naturel, comme la nature en ce petit matin ensoleillé sous la brume grisâtre et la rosée pas si colorée. Qu'il était beau, qu'il était simple, qu'il était naturel. On a perdu. Quoi, je ne sais pas, je ne sais plus. Je. Je l'ai. J'ai oublié.
Je m'émerveillais du jour clair comme un mois de novembre, frais et dispos comme un gourdin, un gardon, un garçon, un glaçon. Et de regarder Claire dans les yeux et lui demander si elle savait comment fonctionnait le soleil. Avec passion, fallait-il répondre. N'est-ce pas fou, ce tourbillon de broutilles et de futilités qui nous emporte ? Les devoirs à rendre, le patron un peu trop pressant, et on en oublie de se poser la question. Quelle question ? J'ai oublié. La question de savoir comment le soleil tourne autour de la terre, qui à enfanté les trous noirs, pourquoi le rouge, pourquoi le noir, pourquoi êtes-vous si belles ?
Et Claire de me regarder avec une expression attristée et un sourire figé. C'est fou. Il est fou. Elle est folle. Qui du fou ou de celui qui s'en fout est le plus fou ?

"Je veux dire, quelque part, qu'il y a quand même entre nous..."

Je n'écrirais jamais cette lettre, ce document, ce papier, sur ce papier. J'ai beau faire, j'ai peur de mon papier, j'ai peur de mon crayon. Je n'utilise plus ma plume que pour copier les enluminures de grands pontes qui nous disent que la personne humaine doit être respectée. Que c'est là dessus que se basent les relations inter-personnelles. Et quid du Sid, quid des relations intra-personnelles ? Quid, qui de mes relations inter-personnelles les plus intimes, les plus foireuses ?

"Je. Je t'ai blessé, je le sais, j'étais là. Je le sais. Je le savais. Je l'ai su."

Je suis sorti de mon lit ce matin, comme une rivière en crue. Tout cru, tout nul, cul-nu, "Q" nu. Et les autres lettres, à la lettre, de se jeter, jalouses, dans mon bassin. D'y former des mots, des intentions, des impulsions, des électrons, des électrochocs, des électrochics, des électrochimiques, des géodésiques. Et des courbes, des courbes, pleins de courbes, plein de courbes belles comme le jour, belles comme un coeur. J'ai beaucoup aimé quand madame nous à dit que nous étions anaclytiques.

Anna qui ? Anna et sa clique ? Non, anaclytique. L'addiction amoureuse. La relation amoureuse contraignante.

Je ne t'ai jamais contraint, ou du moins, pas consciemment. Mais c'est là que gît le lièvre, que le bât blesse, le bas résille, que l'anguille fait son nid, l'oiseau sous roche, la fumée qui se grille une cigarette et le feu qui verse des larmes par torrents de crocodiles. Parce qu'inconscient j'étais, j'ai été, je suis, je te blesse, je t'ai blessé. Je le sais, je le savais, je l'ai su. Je l'ai su. Peut être un peu trop tard, peut être un peu trop vite, peut être un peu trop.

Je ne veux plus écrire, je ne veux plus déverser par milliers tous ces signes de mon baiser. Celui que je ne t'ai jamais volé, jamais proposé.
Si tu savais, si tu sais, si tu as su... Je n'ai jamais, pour toute offrande, quémandé que l'immortalité.

---

Photon peut être voir à y aller, parce que nous autres fermions tôt ce soir pour aller bosons tantôt, muons sans lendemain, voir gluons franchement. Tauons ce que vous savez et leptons faire le temps qui s'effondre. L'univers nous appartiens.


Ecrit par Mr Freeze, à 19:48 dans la rubrique "Corbeille".



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