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Intimités dévoilées

Intimités fraiches
'Cause you're the Storm that I've been needing
--> The Cardigans
C'est fou comme le printemps fait du bien. Plus besoin de trois couches de tissu pour se sentir tiède, plus de nuit oppressante dès 17H, plus de vents fripons mordant la chair vulnérable sous  les jupons, plus de couettes aussi pesantes qu'un remord.

Il est venu le temps des atours légers, de la caresse d'une bise dans le cou, des draps de satins légers comme un fantasme; le temps des rires et des chants, le temps joyeux des enfants heureux ou l'on sirote une glace fondue en bord de mer tandis que d'autres pataugent dans les vagues. Entre les randonnées dans les Landes et les après-midis baignade (attention aux baïnes, c'est assez violent comme effet), mes soirées ont été très calmes. Un bon gros livre à la lueur d'une bougie, la radio crachotant un be-bop oublié, les pins embaumant l'air frais d'un crépuscule lascif.

(Mais comment passe-t-on du pin landais aux œuvres complètes de Terry Pratchet, me demanderez vous l'étincelle dans l'oeil ? D'abord, il faut réduire l'arbre en lambeaux, puis il y a un procédé long, douloureux et compliqué (du moins si on l'applique à un être humain. Je ne peux pas encore me prononcer sur la douleur ressentie par un arbre tronçonné puis émincé.) au bout duquel le lecteur se trouve, livre en main, prêt à le ranger comme bon lui semble.
Je ne sais pas vraiment ou je veux en venir avec tout ça. Je m'ennuie. Un peu. Beaucoup.)

Et si je vous parlais du temps qu'il fait ? Il fait beau. Le soleil brille, le vent souffle, la mer reflue et les platitudes rampent. C'est vrai que c'est agréable, de ne plus se couvrir le nez d'une écharpe de laine écrue. De montrer sa gorge déployée aux alizés et ses bras étendus aux zéphyrs. De déployer sans honte un mollet provocateur sous un pantalon de flanelle raccourci pour l'occasion. Mes ancêtres se retourneraient dans leur tombe.
Mais enfin ce n'est pas le temps que je préfère. Étrangement, aux idylliques prairies d'été parcourues par de doux moutons, le spectacle que je préfère est celui de la tempête (Non, pas celle de Shakespeare).
La tempête, celle qui agite la mer et la fais se déchainer contre les falaises (Dans les Landes, je suis vernie), grondante et roulante. La majestueuse éclaboussure de l'écume, crinière des chevaux de Poseidõn, contre les dents effilées de la Terre-Mère Gæia. Le corps-à-corps insensé entre l'eau et le sol. Les empoignades à bras-le-corps. La lutte primale. Il y a quelque chose de dithyrambique, d'épique dans ce poignant mouvement.

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Tandis que les cieux s'entre-déchirent, livrant passage aux trombes d'eau trop longtemps retenues et à l'éclair aussi vif que fracassant, la paroi soutiens les assauts incessants du monde liquide. Qui de la terre ou des cieux est le miroir de l'autre ?
J'adore ce moment particulier ou, dans un ciel qui s'embrase des dernières lueurs du jour, une imposante présence s'amasse, loin au dessus de nos têtes, rassemblant ses filandreuses balles de coton colorées de suie et de cendres. Ou, semblant ramper sur une dalle de verre, les gros nuages s'approchent comme une avalanche de cette cahute qui repose sur le haut de la falaise. C'est là que le vent décide de prendre chapeaux, éventails, papiers et cheveux dans son souffle rieur. Au pied de la falaise, déjà la bataille commence. D'abord la première vague, timide, qui viens s'écraser discrètement. Puis une seconde, enhardie, se jette contre le mur qui se dresse devant elle. La troisième se gonfle d'orgueil et galope sur les restes brisés de celles qui l'ont précédé pour aller frapper le plus haut possible. Devant l'impassibilité de la paroi, l'onde se recule, rassemble ses forces, puis se rue avec l'énergie du désespoir sur son adversaire. C'est un choc titanesque pour les pauvres gouttelettes, qui, vaincues, s'éparpillent dans tous les sens. Et pourtant, elles ont réussi à marquer ce mur infranchissable de leur humidité.
Vous ai-je dit que j'aimais la tempête ?

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Maintenant il faudra m'excuser, je dois m'occuper de mon aquarium.
Ecrit par Mr Freeze, à 22:23 dans la rubrique "Corbeille".



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