Le retour de la vengeance de la bise virile.
--> Ou l'auteur change de réputation.
Il y a peu, j'étais de corvée déménagement. C'est à dire que le directeur est venu me voir et m'a dit :
"- Vous me rendriez un grand service si vous pouviez aider à déplacer les dossiers 120AA à 120DD de telle pièce vers telle pièce." (Sus-nommées pièces étant situées chacune à un bout de l'entreprise comme ce couple que je connais, au bord du divorce, qui maintient que "tout va bien, on est juste un peu en froid en ce moment, ça passera tout seul." alors qu'ils ont tous les deux un avocat).
- Bien chef."
J'en étais donc là de mes réflexions, un carton plein de dossiers dans les bras, quand
Robert Paulson sort par une porte latérale. Première rencontre de la journée, il me tend donc un bras plein d'entrain commercial, un grand sourire sur le visage.
"- Ah, salut, ça va ?
- Euh, attend, j'ai les mains pleines, je te fais la bise."
Et sous ses yeux ébahis, je lui ai fait la bise la plus virile que je pouvais. Un frottis de joue mal rasée sur une joue à peine mieux rasée, poil contre poil, aucun contact buccal - trop intime - une fois à droite, une fois à gauche. Puis j'ai continué ma tâche au combien ingrate qui consistait à arpenter le couloir.
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Ca n'a pas raté. Le lendemain, on disait de moi que j'étais homosexuel.