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La Trombe
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J'ai les mains contre le bois, les yeux perdus. Je vois le grain, les noeuds, les cernes, mais je ne les regarde pas. Face à moi, il y a la Trombe. J'ai donné un petit nom réconfortant à ce phénomène des plus désemparant pour me rassurer. Comme un garde-fou, pour éviter d'y tomber. Je remarque la glaise sous mes ongles.

Je scrute la Trombe. Tout y est. même ce rêve que... Trop tard, me voila happé.
Je me retrouve sur une grande colline herbue, l'azur et ses nuages loin, très loin au dessus de moi. Au bas de la colline, dans le lointain, serpente un filet d'argent derrière lequel s'étire un moulin à aubes. Je commence à courir, trébuche, et saute. Mais je ne redescend pas. Le temps ralentit, ralentit encore. je pédale dans l'air, je tombe dans le ciel. C'est une sensation effrayante.

De retour devant la Trombe, je vois défiler d'autres rêves. La piscine, pleine des chapeaux melons de Magritte, comme dans "Le Fils de l'Homme". Mon lit qui tangue, le soir, lorsque je suis sur les berges du sommeil. Lorsque je vais enfin plonger dans une nuit de repos durement mériter, le voilà qui s'agite de gauche et de droite, puis de haut en bas, comme si le roulis passait sous lui. Et d'un coup, mon lit n'est plus en mer, mais dans le grand vide entre les espaces. Le voilà qui bascule doucement sur le côté. J'ai peur d'en dégringoler, mais je me retrouve comme marchant au plafond. Il continue de tourner, et j'ai l'impression d'être un de ces poulets grillés du marché, le dimanche au petit matin. Petit matin qui ne tardera pas.

J'essaye d'ouvrir les yeux, mais ils le sont déjà. Mes mains sur le bois reposent sur le fer forgé d'une rambarde à laquelle est fixé une plaque de bronze dans laquelle on a gravé

La Trombe
19XX -    
peut être avant

J'y jettes un oeil. Le vois s'abîmer sans fin dans celui du cyclone. J'y lance le second, espérant faire un ricochet sur une verrière dont la propreté cacherait l'éclat. Il suit le premier. Sans mes yeux, tout s'effondre. Il y avait un sol sous mes pieds, il n'y est plus. Je chute. Je m'accroche à la rambarde, mais elle s'effrite, comme un château de cartes en sable. Je m'enfonce au coeur du typhon. Ce qu'il y a de plus effrayant, c'est le silence.

La vitesse me rappelle cette randonnée en vélo, ou pendant un moment, dans le flou de la route, j'avais l'impression que c'était le monde qui me fuyait plutôt que moi qui l'avalait. Je ne chevauchait plus le bitume, c'était lui qui venait à la rencontre de l'inconnu pour lire en moi et prendre ses jambes à son cou. La randonnée. La route. Les arbres qui défilaient, comme si eux aussi avaient peur de moi. A moins qu'ils ne soient en train de fuir autre chose, après ce tournant peut être ?

---

"- ...sius. Cassius ! T'étais où, là, on peut savoir ? Tu m'écoutes, quand je te parle ? Je te jure, on sait jamais à quoi tu penses avec ces lunettes noires.

J'ai les mains contre le bois. Je vois le grain, les noeuds, les cernes, mais je ne les regarde pas.
Ecrit par Mr Freeze, à 15:04 dans la rubrique "Corbeille".



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