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Intimités dévoilées

Intimités fraiches
j'ai retrouvé ta photo
--> ou plutôt la nôtre
Tu sais, celle où, tout petits, nous étions sur la patinoire. Un bras dans le dos, l'autre tendu vers le ciel, essayant de faire le signe de la victoire malgré les moufles. J'ai ce manteau vert sombre avec des feuilles d'érables jaunes, et des cordons qui retenaient des moufles du même motif. Tu as un imperméable rouge, et nos casques jaunes luisent à cause du flash sur les bandes réfléchissantes.

Je ne me rappelle plus de quand c'était. Il n'y a pas de date sur la photo. Mais dessus, on était les meilleurs amis du monde, tu te rappelles ? On s'échangeait nos vêtements, je venais chez toi parce que tu avais la télé et moi pas, tu venais chez moi parce que... Parce que je ne sais pas, en fait. Pour la fête de l'école, c'est dans ma garde-robe que tu t'étais fourni. On se ressemblait vachement, habillés pareils. Je me rappelle les après midi à manger des choco-pops devant ce petit écran que tu avais dans ta chambre parce que dans le salon il n'y avait pas de place.

Il y a eu cet été en Espagne. Coincés dans un petit bled paumé comptant trois discothèques. Coincés dedans parce que j'ai fait une intoxication alimentaire. L'épisode spécial Noël de South Park en plein mois d'août, vers 3H du matin. On faisait quoi devant la téloche à cette heure là ?
La nuit de pleine lune, qu'on a passé à la fenêtre, tous les deux en caleçons, à regarder les étoiles et parler de nos plans pour le futur. Trouver une fille, la laisser nous trouver. Découvrir la vie de couple, trouver un job comme créateurs de jeux vidéos, fonder notre boite et emménager enfin ensembles, peut être une colocation à quatre.
Ton arrivée à l'aéroport de Barcelone, et ta première exclamation : "Wouah, ya que des bonnes moeufs ici !"

Et puis je me souviens, surtout, la Fac. Ton béguin pour une africaine, certes mignonne, mais vraiment pas mon type. Elle était un peu loubarde, avec ses baggys, ses T-shirts toujours trop grands (et par l'occasion peu flatteurs puisque noyant les rares formes qu'elle aurait pu avoir) et sa casquette de travers. Les débuts idylliques, tu l'adorais, elle se sentait bien avec toi. Et puis, tu as commencé à l'étouffer, et à étouffer dès qu'elle n'était plus là.
"Tu comprends, si je passe plus de trois heures sans elle j'ai le coeur qui se serre, les poumons qui brûlent, la gorge sèche." que tu disait. T'en étais malade, de cette fille. Au sens sale. Un jour t'as failli finir à l'hôpital. C'était juste un évanouissement dû à une petite hypoglycémie, qu'ils ont dit. Pourquoi t'étais en hypoglycémie ? Parce que tu avais perdu l'appétit de ne pas l'avoir vu pendant une semaine.

Je me demande maintenant comment elle vivait ça, elle, à l'époque. Avant. Avant ta grosse bourde.
D'abord, tu as déménagé, et on a eu du mal à garder le contact, toi et moi. Mais toi, tu avais gardé le contact avec ses amis à elle, qu'elle prenait pour ses frères, qu'elle embrassait et prenait dans ses bras comme jamais elle ne le faisait avec toi. Chose qui ne t'as jamais dérangé. "C'est ses frères, enfin, c'est comme une famille quoi, ya aucune raison de s'inquiéter, ça se fait pas dans une famille ça." Je sais, l'inceste entre personnes qui n'ont aucun lien de sang, ça n'a aucun sens. Enfin passons.
Tu te rappelles, qu'on s'était pas parlé depuis six mois quand tu m'as appelé ? "Réserve ton samedi, je passe te voir." Et de raccrocher tout aussi vite pour que je ne puisse pas te le refuser. Docile, le samedi, je t'ai attendu. Tu te rappelles comme mes mauvais pressentiments devenaient toujours vrais ? Je savais que tu viendrais m'annoncer quelque chose de terrible. J'étais prêt, nerveux et anxieux. Mais tu as réussi à me surprendre.

"- Avoue que tu couches avec elle ?
- Pardon ?
- Elle me quitte. Soit disant que ça marche plus entre nous, qu'elle étouffe avec moi et qu'elle veut voler de ses propres ailes un moment. Que la magie est morte.
- Je vois pas le rapport avec moi.
- Son frère vous a vu !
- Son frère ? Mais elle est fille unique.
- Fais pas le con, tu sais de qui je parles.
- Attends, tu viens - CHEZ MOI, SUR MON TERRITOIRE - m'accuser d'avoir couché avec une fille que je ne trouve même pas attirante pour un brin; parce que, étant ton meilleur ami depuis des années, tu me fais moins confiance qu'à un des proches de ta copine ?
- Ouais, je sais, mais chuis mal là, il a peut être mélangé. Je sais qu'il te confond avec Pierre et elle avec Johanna.
- Ben il a dû les voir ensembles, que veux tu que je te dise ?
- Elle me trompe, j'en suis sûr. Et on me dit qu'on t'a vu avec elle, alors...
- Mais qu'est ce que tu me chantes ?
- Nan mais tu comprends, quand un mec a des envies... C'est irrépressible."

Je t'ai mis à la porte. Tu te rappelles ma fureur ? M'insulter de la sorte, oser imaginer que ton meilleur ami ne valait pas mieux qu'une bête en chaleur, que ton meilleur ami serait capable de déshonorer la femme qui comptait plus que ta propre vie à tes yeux. Tu es parti, mi-triste mi-haineux, et je n'ai plus entendu parler de toi.

Je ne t'en ai jamais voulu de m'avoir soupçonné. Je ne t'en ai jamais voulu, de t'être entichée d'elle au point d'en être malade comme un chien. Je pourrais presque dire que je ne t'en veux pas du tout. Sauf que tu as manqué de confiance en moi. Au point de me comparer à un animal en rut. Tout ce que je voulais, c'était que tu demandes pardon. Oh, ce n'est pas pour abuser de mon pouvoir. Demandes, et tu seras exaucé. Même par téléphone, même par mail, n'importe comment. "Pardonnes moi de t'avoir traité de cloporte en rut". Je t'aurais immédiatement dis oui, et on serait redevenu les meilleurs amis du monde.

Alors pourquoi j'ai trouvé ton nom dans la rubrique nécrologique ? Tu crois que c'est comme ça qu'on demande pardon ? Parce que, laisse moi te le dire, jamais je ne te pardonnerais ça.
Ecrit par Mr Freeze, à 17:10 dans la rubrique "Secrétaire".

Commentaires :

  LiliLou
LiliLou
18-06-10
à 13:05

J'm'attendais pas à la fin.
Putain.
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  Celsius42
Celsius42
18-06-10
à 14:12

Re:

A dire vrai, moi non plus.
Mais les fins, c'est souvent comme ça.
Abruptes et surprenantes.
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  Songe
Songe
30-06-10
à 09:57

Re:


Il parait que certains ont déjà chaque mot de prêt (près ?) quand ils écrivent, pour ma part je préfère aussi me laisser surprendre par ce qui vient. Beau texte.
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  Celsius42
Celsius42
30-06-10
à 10:07

Re:

Je me suis permis de corriger tes deux posts, par souci de minimalisme.

Je ne sais pas si mes mots étaient prêts, ou près. Je sais que j'aurais voulu lui écrire une lettre, que je ne l'ai jamais fait, et que je ne le ferai jamais. et mine de rien, ça me mine un peu quand même.
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  Songe
Songe
30-06-10
à 12:22

Re:

Je comprends ton sentiment, c'est extrêmement frustrant de pas pouvoir faire rewind et replay sur sa vie parfois, mais bon c'est peut-être ce qui fait qu'ensuite on veille à ce que ça ne se reproduise pas avec d'autres.


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  Celsius42
Celsius42
01-07-10
à 00:58

Re:

Frustrant, ou intéressant ?
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