Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Taught to play the Autoharp


Identification en cours...
Nom d'utilisateur
Mot de passe

Mot de passe oublié ?


Intimités rangées

Intimité recherchée

Archive : tous les articles

Intimités dévoilées

Intimités fraiches
Cinétique de groupes
--> Où l'auteur pondère.
Il y a quelque chose qui me fascine chez les gens. Enfin, il y en a plusieurs, des choses. Mais aujourd'hui, j'en suis revenu à une toute particulière. Les groupes de gens dans la rue.

Il y a bien sûr les groupes les plus reconnaissables que sont les sorties scolaires (un tapis de têtes blondes et quelques piquets de grues), les cars de touristes (ils ont tous un vêtement commun, que ce soit le T-shirt ou la casquette - moches tous deux - du comité d'entreprise), et les harceleurs (qui veulent 6€/mois pour une bonne cause - je ne parle même pas de l'ironie cruelle des sans papiers qui tentent de vendre un journal papier ! - ou un abonnement à leur nouvelle formule de journal porté chez vous à 7H30 tapantes par un étudiant sous-payé, piqué du modèle americano-anglo-saxon).

Mais pour le voyeur averti que je suis, ces groupes là n'ont aucun intérêts. Aussitôt aperçus, aussitôt identifiés et esquivés. (Les seuls que je n'arrive pas a esquiver sont les contrôleurs du métro. Heureusement que je valide mon titre de transport de temps en temps.)
Non, ceux qui m'intéressent sont les groupes bien moins discernables. Le couple qui vient d'avoir une dispute, mais qui marche quand même ensemble. Le père et ses deux filles qui vont vers l'école. La demie-douzaine d'amis qui se rendent au Kansas Filled Cats pour y déjeuner des ailes de buffle. Les quatre collaborateurs qui vont passer leur pause repas chez un traiteur asiatique.

Comment reconnait on ce genre de groupes ? Dans l'exemple du père et de ses deux filles, comment sais-je que ce sont ses filles ? Il ne les tient pas par la main, il ne leur parle pas, il ne les regarde même pas. Mais ils marchent au même rythme. Pied gauche, pied droit. A l'unison. Oh, bien sûr, ce n'est pas parfait. le père à de plus grandes jambes, les filles courent devant lui... Mais il y a quand même une harmonique qui se dégage du trio.
Bien sûr, l'analyse était facilitée par le fait qu'ils n'étaient que trois sur le trottoir. Mais prenez Paris-bacs-à-sable, sur les bords de Seine. Qui déambule avec qui ? Cette fille en hotpants et dos-nu est-elle avec le garçon qui lui parle, ou avec l'autre fille à cravatte qui marche à ses côtés ? Les deux ? Ce petit qui court sous les brumisateurs, est-il le rejeton de la future mère à la poussette et du boutonneux à lunettes qui marchent tranquillement, ou du couple qui marche rapidement pour le rattraper ?

---

Si j'ai parlé de cinétique, dans le titre, c'est aussi parce que moi-même - croyez-le ou non - je fais partie d'un groupe. Et lors de nos sorties mensuelles, il y a toujours un problème d'inertie. Une fois au point de rendez-vous, il est très dur de faire bouger le groupe d'un seul bloc. Il faut qu'il se désagrège, qu'il envoie deux ou trois sondes tâter le terrain. Et puis, l'esprit ruminant met la machine en branle. Seulement, il y en a toujours pour freiner des cinq sabots ("Mon lacet" est l'excuse la plus entendue.). Alors on s'arrête, on contemple, on commente. Ou l'on dérive complètement ailleurs ("Tu as vu ce mec aux chaussures canari ?"). Le même scénario se répète jusqu'à ce qu'on arrive à destination, ou la vitesse accumulée semble déborder ("Encore ce resto ? on y va à chaque fois, on peut pas tenter quelque chose de nouveau pour une fois ?" dit l'excroissance du groupe qui s'étend au delà du cercle rassurant de ceux qui suivent parce que ça leur est égal. Les pionniers intrépides des expéditions culinaires se retrouvent tempérés par les pieds lourds ou sur-élevés par des talons aiguilles.
Je vois parfois mon groupe comme une de ces balles gigantesques avec deux pis que j'utilisais pour me déplacer en crèche. Tant qu'on n'appuie pas dessus avec une force brute, elle ne rebondira pas. Oh, elle peut rouler, mais les pis bloqueront bien le mouvement à un moment ou à un autre.

Alors parfois, fugacement, je me demande si l'une des personnes qui nous voit se pose les mêmes questions que moi. Si elle nous identifie comme un groupe au rythme de nos pas.
Ecrit par Mr Freeze, à 21:28 dans la rubrique "Corbeille".

Commentaires :

  LiliLou
LiliLou
10-08-10
à 10:14

C'est intéressant, cette cinétique. Je n'y avais pas vraiment réfléchi.
J'adore observer les gens qui passent dans la rue au café, enfin c'est de l'observation passive (ou du gros rinçage d'oeil parfois), pas vraiment de la réflexion.
Répondre à ce commentaire

  Celsius42
Celsius42
10-08-10
à 18:05

Re:

Si l'oeil à besoin d'être lubrifié, c'est sûrement justifié. Je souffre personnellement de dessiccation sévère chronique des yeux. ;)
Répondre à ce commentaire



Modèle de mise en page par Milouse - Version  XML   atom