Tu es ma symphonie; mon octave, un clavier sous mes doigts.
Un tour de magie dans des manches nues.
Ta peau-tambour tendue contre les psaumes de mes paumes ravinées par la soif.
Le parcours de grains de beautés épicées qui sans doute déjà ont germé.
L'alluvion de tes épaules abrase mes lèvres prisonnières de tant d'années passées; sous l'argile caresse de la terre glaise qui de nous façonne l'autre; une musique terre de sienne qu'il me faut faire mienne.
Entends tu aux portes de mon désert, battre et cogner parmi les dunes ?
Dans la cascade de carcasses aux os blanchis par les grains de sable ballotés par le roulis du vent précipité du haut d'un firmament borgne castré par des nuages aveugles, les précipitations palpitantes d'une grosse caisse aux élucubrations dangereuses.
Constamment indécis; deux battements pour oui, trois pour non.
L'hésitation fatale du fil du rasoir; à savoir, de quel côté pencher ?
Et cet infime glissement illicite entre l'ici et l'ailleurs.
Quel besoin de regarder l'ailleurs si licite alors que l'ici semble déjà être ailleurs.
Comme si nos yeux avaient décidé qu'ils pouvaient nous tromper, nous montrer.
Nous montrer l'envers de ton décor, le côtelé du rideau de velours qui te sers de drapé.
Montrer le silex, cacher l'amadou; de peur de s'embraser, de s'embrasser ?
à 19:54