Taught to play the Autoharp

J'avoue ressentir une émotion jusque là inconnue.

Dans ma colonne de gauche, j'ai mis quelques liens que je visite de temps à autre pour voir ce qui y est écrit. Pour certains, je commente. Pour d'autre, je n'y arrive pas.

J'ai l'impression d'être devant une vitrine dans laquelle se trouve une magnifique maquette, et que si je pose le doigt sur le verre, je vais laisser une horrible trace graisseuse.
Pourtant, la maquette est là, dans toute sa splendeur, construite avec attention, peinte avec précision, rutilante du soin et de l'affection que son créateur y a déversé. Peut être n'y faisait-il pas attention, peut être a-t-il fait tout cela d'une main tandis que de l'autre il nourrissait son enfant - jouant à l'avion qui cherche à atterrir dans une grotte tropicale - et que ce que je vois n'est que le résultat d'un automatisme désintéressé et nonchalant.
Ou alors il a cherché la plus fine des perles dans les replis de sa chair, avant de la poser sur une table de marbre de Carrare, pour la polir, l'astiquer, la faire briller. Et puis, il en a cherché une seconde, qu'il a traité de même. Au bout de longues nuits de travail sans relâche, il aura fini ce collier exquis qu'il mettra dans la vitrine.
Ou pire, il aura pris de la terre, et de ses mains ridées il aura façonné la glaise à l'image de son ambition, utilisant ici le couteau et là le fil de fer pour finir par nous offrir, à nous, pauvres touristes en mal d'esthétisme, une figurine qui exsude la perfection, ou s'en rapproche de si près qu'on pourrait presque en avoir le goût sur la langue si on la léchait.

Je me trouve donc face à des textes qui me remuent réellement et face auxquels je ne peux rien répondre. Tout simplement parce que je les trouve beaux. Alors, toi, toi qui est dans mes liens, qui sait que j'existe mais qui ne vois pas de commentaires venant de moi... Ce n'est pas parce que je te boude, mais parce que tu as déjà écrit et dis plus qu'il n'en fallait. Tu as déjà tout dit. Et j'aime ça.