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Intimités dévoilées

Intimités fraiches
[My] Dirty Little Secret
--> Objets inanimés avez vous donc une âme ?
"- Mais c'est trop dèg' ! Regardez moi ça, yen a foutrement partout ! Vous vous rendez compte combien ça va me couter de faire disparaitre ces tâches ?
- On ne fait rien disparaître, ceci est une scène de crime. Veuillez sortir monsieur.
- N'empêche, faut vraiment être taré pour faire ce genre de...
- Merci bien. Nous nous passerons de vos commentaires pour la suite de l'enquête.
- Bon, bon, d'accord. Je vous laisse les clefs, n'oubliez pas de les déposer au bureau en partant."

Je hais les concierges de motels. Paranoïaques, voyeurs invétérés, parfois traqueurs, affichant toujours cet air suffisant, de celui qui dicte la loi et règne sans partage sur son fief alors qu'ils sont à peine moins efficaces qu'un casier de gare routière. Et infiniment plus crades.

"- Tu peux prendre des photos, mac ?
- Tout de suite, Roger."

Je hais Roger. Toujours à déléguer les tâches comme un grand seigneur qui supervise la construction de son prochain palace; à m'appeler par un surnom débile et pas mon matricule, sans aucun respect pour les grades; et à surveiller la scène de l'oeil jaloux de celui qui cherche la confirmation que celui qu'il a en face complote pour le faire tomber. Manque de pot pour lui, mon visage est un masque.

Je m'active donc et prends des photos de ce qui est une chambre de motel tout ce qu'il y a de plus banale - je hais le banal - avec ses quatre murs recouverts d'un papier peint uni, sa moquette aux poils rabotés par les millions de corps qui l'ont foulée, son lit deux places et ses deux tables de chevet.
Seulement, cette fois çi, le décor n'est pas aussi banal. Les tables de chevets sont renversées, le miroir sur la porte de la salle d'eau est brisé - sept ans de malheur - et les éclats sont partout dans la pièce. il y a des éclaboussures de sang séché sur les murs, de grands arcs d'un marron sale qui se croisent ça et là sur les parois. Il y a aussi une grande tâche sombre au mur, qui a coulé pour former une flaque au sol. Les draps sont imbibés du même liquide, qui agrandit la flaque goutte à goutte. De l'huile. Je hais l'odeur de l'huile.
Et sur le lit, à côté d'un gros porc graisseux plein de sueur et de poils, il y a Wire. Je reconnais sans difficulté son châssis bleu ciel. Son vrai nom de code est - était - Wife20-34. Un robot-compagne russe sortie du système 14 ans après sa mise en service, que j'avais connue lors d'une descente dans une maison-cyber. Quand elle s'était enfuie, elle avait tenté d'attaquer le tatouage que tous les robots portent à la hanche gauche avec de l'acide, pour faire le faire disparaitre, mais je l'en avais empêché à la dernière seconde et seule la queue du F avait disparue en laissant une cicatrice dans le revêtement en plastique.
Et elle était là, allongée au milieu du lit, un coude arraché, l'autre réduit en miette; les jambes tronçonnées, et le crâne absent. Il ne reste que sa mâchoire inférieure. Quelqu'un lui a fracassé la nuque au dessus de l'insertion externe, et a exercé une traction extrêmement violente pour séparer les deux parties du casque métallique qui lui servait de cage onirique. C'est la preuve que le crime est pré-médité, que les moyens sont conséquents, et que le coupable cherche à faire passer un message. Il aurait été infiniment plus facile de la décapiter.

"- On est bon, mac ?
- Oui Roger. On peut y aller."

---

"- D'après toi, c'est quoi ?
- Vengeance.
- Merci, je sais lire. Comme si badigeonner un mur entier avec ce seul mot n'était pas un indice suffisant. Mais vengeance contre qui ? Gras-double ou miss 20-34 ? D'ailleurs, c'est quoi ce trou sur sa hanche ?
- De l'acide.
- Heureusement que le tatouage n'est pas devenu complètement illisible, sinon c'était la casse.  On a beau dire, la législation sur vos boites de ferraille est assez serrée. Comme une vis."

Je hais Roger quand il prend ses distances comme ça. Qu'il joue le touriste, comme s'il n'était pas concerné. Comme si la polémique qui ravage le pays depuis deux ans ne le touchait pas, lui.
Pour ma part, je me sentais concerné. Un peu trop même. Mais pas question de leur donner l'occasion de m'enlever l'affaire. Gras-double, comme il l'avait surnommé, n'avait aucun intérêt. Un essuie-glace planté dans le coeur, simple et efficace. Mais Wire, c'était de la cruauté caractérisée. Un crime haineux, comme on dit parfois. L'examen de la boite noire nous dirait s'il avait commencé par le casque ou les jointures. Je me doutais bien qu'il avait d'abord arraché le crâne. D'abord planter gras-double, immobiliser la plastique, la retourner sur le dos et briser la nuque. plonger les mains dans le port externe et forcer. Puis, avec un objet contondant, massacrer les articulations. Libérer le corps et s'enfuir. Même moi, j'aurais pu. Je me vois très bien le faire, d'ailleurs. Si le psy du commico apprend ça, je risque d'être suspendu.

"- T'es bien silencieux, mac.
- Je cherche comment il a pu lui ouvrir le crâne.
- C'est un homme ?
- Sans vouloir paraître misogyne, je ne vois pas comment une femme pourrait faire ça. Le masque est d'une solidité à toute épreuve. Rien que pour le percer, je ne vois qu'un marteau-piqueur ou équivalent. Alors pour le séparer en deux... Il a fallu s'acharner. Et les femmes préfèrent les meurtres moins salissants, dans les statistiques.
- Les statistiques."

---

[Note de l'auteur] Bon ok, stop. J'ai beau me décarcasser, je n'y arrive pas. Mais alors pas du tout. Le policier, c'est vraiment, vraiment pas mon truc. Je n'arrive pas à m'y intéresser, je n'arrive pas à l'écrire, je n'arrive pas à le ressentir, je n'arrive pas à le faire vivre. On arrête le défibrillateur.
J'ai beau avoir adoré la trilogie de Caliban de Roger McBride Allen, Blacksad, Reality Show et un tas d'autres trucs à l'ambiance polar, à l'humour noir et grinçant, au cynisme décapant masquant un spleen jazzy-blues, je ne sais pas du tout faire comme eux. Je démissionne.
C'est juste pas mon truc.
Ecrit par Mr Freeze, à 20:17 dans la rubrique "Classeur".

Commentaires :

  LiliLou
LiliLou
28-08-10
à 18:58

Je n'ai pas réussi à suivre. En même temps tu n'avais posté que la moitié.
Non je te préfère dans d'autres genres, effectivement.
Mais continues de jouer avec ta plume, ça reste délicieux !
Répondre à ce commentaire

  Celsius42
Celsius42
28-08-10
à 19:48

Re:

Et j'avais tant d'idées pour cette histoire, pourtant... :(
Répondre à ce commentaire

  LiliLou
LiliLou
29-08-10
à 21:14

Allez smile, ça viendra =)
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