Taught to play the Autoharp

Aujourd'hui, les nuages m'ont regardé.

J'étais dans la salle du staff, mon regard allant de la grande blonde toute en jambes et yeux soulignés de khôl à la petite brune aux cheveux raides et yeux globuleux, quand je remarquais une autre paire d'yeux. Dans les nébuleuses volutes qui trainaient paresseusement au dessus de nos bâtiments.

"L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn" (Victor Hugo, La Conscience)

A y regarder de plus près, ce n'étaient que deux trous en forme de serpe dans la couche nuageuse, mais avec la distance, l'angle, le mouvement et toutes ces choses; ce nuage donnait réellement l'impression d'un visage terrible portant un regard sévère sur mes actes.

"Si tu plonges longtemps ton regard dans l’abîme, l’abîme te regarde aussi." (Nietzsche)

Alors je l'ai regardé, du fond des yeux au fond des yeux, entre nous quatre, sévèrement et sans pitié. Je ne détournerais pas le regard tant que tu n'auras pas détourné le tien, espèce de nimbus; que j'ai pensé. Et ce qu'il fit, aidé d'un vent moqueur venu lui clore les paupières, un doigt léger sur chacune. La terrible domination de l'homme sur son environnement ! Vivent les ergothérapeutes !

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"- Hey, ça va ? Tu as l'air pensif.
- Hein ? Euh, oui, oui, bien sûr... j'étais un peu perdu... la tête dans les nuages.
- Oh."