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Intimités dévoilées

Intimités fraiches
shower time
--> Où l'auteur prend soin de sa peau.
Je n'ai pas beaucoup de temps pour moi, ces derniers jours.

Les rares répits qui me sont offerts prennent quasi-invariablement la forme d'une douche. Une bonne douche bien chaude et bien longue, dont je sors rouge comme une écrevisse.
Je ne sais pas pourquoi, mais le fait de me brûler la peau est un réel soulagement.
De toutes les idées étranges (l'Inquisition et son feu purificateur, porteur de pardon; les feux de brousses saisonniers en Afrique pour purifier la terre et la nourrir; le mythe du phoenix, que sais-je encore...) sur ce sujet, j'ai gardé cette citation que j'aurais bien du mal à traduire tant elle perd de son sens en français :

"Fire washes the skin off the bone and the sin off the soul. It cleans away the dirt. And my momma didn’t raise herself no dirty boy."

Quelque chose comme : Le feu nettoie la peau sur les os, et les pêchés de l'âme. Il nettoie la crasse. Et ma mère n'a pas élevé un porc.

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Quand à l'eau, on peut se référer à bien des croyances païennes ou l'eau purifie, lave, panse les plaies, redonne la beauté du corps et de l'âme (notamment dans les thermes romaines); tout un folklore aquatique (tant sur les habitants des cours d'eau comme ceux de la grande mer); et le simple effet d'un lavage à l'eau et au savon sur une plaie pour éviter l'infection.
Alors, que dire ? Que j'ai pris les deux, les ai mélangés à ma sauce, et m'offre chaque jour un concentré de rédemption en pluie drue ? Même moi je n'y crois pas. Mais il est clair que de sentir ma peau se révolter sous ce contact crépitant m'apaise.
C'est là que j'oublie tout, de l'autiste qui m'agresse chaque matin parce qu'elle n'a jamais appris à dire "s'il te plait" à ma collègue au décolleté abyssal qui se pavane comme un paon devant de jeunes enfants; en passant par le parent qui nous engueule comme des dorades marinées parce que leur enfant est toujours incontinent après deux semaines de colonie de vacances.
C'est une façon pour moi d'effacer les sons omniprésents du monde extérieur et de les remplacer par un battement rythmique profond et régulier, comme celui de mon coeur (encore que). Une pulsation, une pulsion. J'y oublie goût, odorat, vision, ouïe. Ne reste que le toucher. Ne reste que ma peau à vif. Comme si j'étais une sorte de grande caisse métallique sur laquelle venaient marteler les gouttes pour faire vibrer l'ensemble.

C'est dans l'intimité profonde de ce trois-murs-rideau que je peux dire au monde, bien caché de ses répercussions, d'une voix rendue toute douce et mielleuse par le tambourin de l'eau, "Vas te faire voir. Ici, c'est MOI qui fait les règles. Je n'en ai rien à battre."
Sous la cascade, il n'y a pas de temps, linéaire ou laminaire. Il n'y a pas d'espace, expansif ou régressif. Il n'y a ni vêtements, ni artifices.
Et le monde, vexé, de vider le ballon d'eau chaude et de me faire sortir en sursaut du torrent gelé qui s'abat sur moi.
Ecrit par Mr Freeze, à 19:47 dans la rubrique "Corbeille".



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