Système de Messagerie Sybilline
--> où l'auteur n'a pas vraiment envie d'être vu sous ce jour là, c'est pourquoi il écrit de nuit.
"- J'ai besoin de compagnie.
- Sexuelle ?"
Non, pas vraiment. Je peux me branler seul, merci. Je t'avouerais que j'en ai un peu marre, qu'on me prenne pour l'obsédé sexuel pervers narcissique et vicelard de service. Oui, j'aime le sexe. Oui, j'aime les femmes. Surtout les belles femmes. Les très belles femmes. Et oui, il y a beaucoup de très belles femmes dans la boite, dont la plupart sont déjà prises. Prises de guerre.
Mais non, je ne veux pas de compagnie sexuelle. Enfin, pas pour le moment. C'est sûr que je dirais pas non. Mais c'est juste une rustine. Un rapide coup d'un soir qui ne marche pas sur le long terme. Et puis même, même un plan cul régulier c'est pas vraiment ce dont j'ai envie.
Je fais beaucoup de câlins. A beaucoup de filles. J'en ai besoin. J'ai l'impression de leur prendre quelque chose mais je sais qu'au fond c'est surtout moi qui donne. Je donne mon trop-plein avant qu'il ne déborde. J'essaye d'enrayer les fuites, de limiter les dégâts. Et puis je me rappelle qu'elles appartiennent à un autre. Enfin, elles n'appartiennent à personne, comme on dit, mais pour moi elles appartiennent à un autre et pas à moi. C'est surtout là que le bât blesse.
Moi aussi j'ai envie de m'asseoir, de passer un bras autour de ces épaules, et de poser la tête dessus. Moi aussi, j'ai envie de coller ma joue contre la sienne et de l'embrasser. Moi aussi, j'ai envie de souffler dans son oreille, de mordiller ses tâches de rousseur et de lécher ses cicatrices.
Mais là, tout de suite, j'ai surtout envie de quelqu'un avec qui me poser. Discuter. Ecouter, entendre, parler, partager. Tomber amoureux, pourquoi pas. Plus tard. J'ai pas vraiment le temps là. Une autre fois. Je voudrais un peu de soutien, en fait. Une autre personne qui me servirait de pile de rechange. Parce que ça fait un moment que je suis drainé à sec. Que je joue la comédie. Que je ne fais que tenir mon rôle par peur de vivre ma vie. Que je me plie aux attentes des autres et que je me plie en quatre pour eux. Alors, maintenant, je voudrais faire quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Reprendre mes droits ? Envoyer bouler les gens ? Faire passer mon confort et ma petite vie avant leurs grandes tragédies ?
Je trouve que c'est très difficile d'allumer le désir d'une femme, et d'autant plus de la maintenir dans cet état. Quoique si j'ai les bonnes cartes en main, j'ai confiance en mes capacités. Seulement la donne ne me plait pas, actuellement. Et puis il y a plus difficile encore que tout cela, et c'est de trouver quelqu'un qui voudra bien faire un bout de chemin avec moi.
"- C'est difficile de rester célibataire, ici.
- Tu cherches à me blesser, là ?
- Pardon, je voulais dire de rester en couple !"
Ca fait un bout de temps qu'elle est sortie de ma vie. Est-ce que c'est moi qui ne laisse pas les autres y entrer ? Est-ce que je ne les ferais pas fuir délibérément ? J'avoue que je suis un peu perdu.
"Si tu aimes quelqu'un, dis le lui plutôt que de fantasmer sur quelque chose qui peut être une réalité"
Oui, mais il faut vraiment le dire avant le bonjour ? On ne peut pas attendre un peu de connaitre la personne pour être sûr qu'on ne se fera pas rembarrer ? J'ai tenté l'approche d'une collègue pendant un temps, et je me suis dit que début décembre j'allais l'inviter à prendre un café, ou à aller au cinéma. Un truc bateau, dont je peux facilement me libérer mais qui sous-entend quand même pas mal de chose, pour lubrifier l'évolution du paradigme socio-relationnel. Et puis quand je suis arrivé pour lui dire bonjour elle discutait avec une amie de cadeaux à offrir à ce garçon difficile qui n'aimait rien. Ca m'a rappelé cet épisode ou j'avais réussi à prendre mon courage à deux mains et à inviter cette autre fille à diner.
"- Super, on pourra y aller avec mon copain !"
Désolé, le resto dont je parlais à fermé en fait, on ne pourra pas y aller. J'en connais un autre mais il est vachement petit, on aura que deux places. Mais je crois plutôt que ce soir je vais dîner dans un petit troquet à un place que j'appelle mon lit, avec un pot de glace et une pile de DVDs piratés.
C'est pas que je sois malchanceux, ou malheureux. Je vis bien mon célibat. Enfin je crois. Je m'en contente faute de mieux, mais j'espère incessamment sous peu une nette amélioration de mon paysage social. Et je continue d'espérer à chaque nouvelle rencontre. Je ne sais pas si c'est désespéré. J'ai peur que ça le soit. Et j'avoue que plus ça va plus je me dis que certaines, alors là non jamais. Mais si j'y vais par élimination, il m'en reste un sacré paquet.
On me dit "soit positif, le mec drôle qui s'amuse et qui amuse les autres, celui qui prend le contrôle de la situation et qui gère comme un Dieu." Mais Dieu a-t-il des passages à vide ? Les mecs cools n'ont-ils pas le droit au doute, à la question et à l'introspection ?
Je ne sais plus vraiment ce que je veux.
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MangakaDine
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On aura beau dire, douter et introspecter c'est pas franchement cool. En revanche, c'est essentiel.
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Celsius42
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Du moment que ce n'est pas fait en public, histoire de ne pas choquer les bonnes moeurs...
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Celsius42
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J'ai déjà essayé, pour rire, mais il faut payer pour avoir ne serait-ce qu'une chance d'être vu. Et j'aurais trop l'impression de me prostituer.
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Jolycoeur
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je te voyais plutôt comme adoptant si bi l'un
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Celsius42
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On me le dit souvent.
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à 01:02